Dans le programme des nouveaux Tlds, il y avait une date clé, notée pour la fin de la réunion de Pékin. Il s’agissait du communiqué du GAC (le conseil des gouvernements, organe consultatif à fort poids influentiel de l’Icann) qui indiquerait le nom des candidatures auxquelles il s’opposerait.
C’est à ce moment que le GAC allait confirmer (ou infirmer, ou inventer de nouveaux termes) ses Early Warnings de Novembre. Le .hallal avait-il bien trouvé la solution pour contenter le gouvernement indien sur la traçabilité de ses viandes ?
Lorsque l’on connait la difficulté qu’ont les gouvernements à se mettre d’accord sur les points de détail de leurs communiqués, on pouvait raisonnablement penser que celui-ci ne serait pas définitif. Et il ne l’est pas. Il reporte certaines décisions à la prochaine réunion Icann de Juillet. Mais il signe tout de même quelques arrêts qui ressemblent à des arrêts de mort pour certains projets.
Dans un premier temps sont visées les chaines de caractères plurielles et singuliers … .hotels, .hotel : effectivement, on a ici un risque de confusion pour l’internaute.
Ensuite, au nom des communautés, la demande du GAC est plus imprécise : suspension de l’évaluation en attendant le prochain Icann. Pour le .patagonia, .amazon …. par exemple. Mais aussi le .thai ou le .wine. A suivre donc !
Et enfin, le point attendu par la communauté sur les termes génériques à usage exclusif par le futur titulaire : le GAC s’y oppose et demande leur ouverture ! Un sacré changement pour le .book d’Amazon et ses autres petits frères et soeurs. Mais un progrès pour le ‘bien public’ de l’internet. Une entreprise ne pourra pas monopoliser à elle seule un terme générique et devra y donner accès. Enfin, c’est ce que le GAC souhaite …
Enfin, quelques ‘Safeguards’ qui sont des demandes de vérifications supplémentaires lors des enregistrements … pour tout un tas d’applications, financières, santé ou autres secteurs réglementés. Ce qui peut paraître logique, eu égard à leur spécificité et ne devrait pas poser de problèmes aux candidats, sauf si bien sur ils s’attendaient à pouvoir vendre du faux Viagra en ligne.
A noter également que le GAC demande à ce que soit protégés dans toutes les nouvelles extensions les acronymes et noms de tous les organismes internationaux … ce qui vaudrait un article à part ! Et vaudra quelques tiraillements avec la communauté internet qui est contre. (par exemple IOC.sport serait réservé au comité olympique international, pourquoi pas, mais pourquoi lui réserver ioc.pizza ? )
Les négociations ont été rudes et il semblerait que les groupes géopolitiques d’influence de l’Onu ne se reforment au sein du GAC, avec des délégations aux objectifs parfois clairs, fruit d’un lobby national, qui viserait à favoriser une candidature plus qu’une autre. Après tout, l’Icann est plus qu’un simple organisme régulateur. Il est aussi un mélange parfait de commerce et politique.
En tout cas, certains candidats peuvent respirer et désormais commencer à embaucher et lancer leurs business plans ! C’est la bonne nouvelle de Pékin.
Référence :
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Frédéric est le directeur général du Mailclub.
Associé de la société, représentant des bureaux d’enregistrement au Conseil d’administration de l’Afnic, gestionnaire de projet, participant actif au sein de l’Icann, il est le garant du bon fonctionnement de Mailclub.
Ancien d’Euromed et de l’ESSCA, il a aussi appris, à travers Daydream, sa première société que le chemin de l’entreprenariat n’est pas un fleuve tranquille.
Sa ligne de conduite : il faut être soit à fond, soit à fond.