Mi-janvier 2019, le conseil d’administration de l’ICANN s’est réuni concernant le dossier de délégation pour le ccTLD du nouvel État du Soudan du Sud : l’extension .SS.
Les dernières délégations de ccTLD (en script latin) remontent à 2010, suite à la dissolution des Antilles Néerlandaises créant ainsi deux nouvelles nations : le Curaçao (.CW) et Sint Maarten (.SX). Entre-temps, les extensions ccTLD en IDN se sont démocratisées comme, par exemple .ελ (IDN de la Grèce), .рф (IDN de la Russie), ou encore 香港 (IDN de Hong Kong).
Pour en revenir au Soudan du Sud, en 2011, cette nation a vu le jour suite à un référendum sur l’indépendance. Depuis, ce dernier a été reconnu par l’ONU comme une nation souveraine en juillet 2011. Le mois suivant, un dossier de délégation pour le .SS est déposée auprès de l’Organisation Internationale de normalisation pour s’inscrire sur la liste de la norme ISO 3166-2.
Entre 2011 et 2019, le traitement de la délégation a été ralenti pour des raisons politiques internes. En effet, le pays était en proie à la guerre civile. La situation s’est améliorée en 2018 suite à la signature d’un traité de paix et les choses se sont débloquées.
Pourquoi le choix de l’extension .SS ?
En 2011, lorsque le nouveau gouvernement a déposé sa candidature, l’évidence s’imposait : pour le Soudan du Sud, il n’y avait aucune connotation particulière. Mais l’Organisation Internationale de normalisation leur a signalé que ces deux lettres avaient une symbolique négative pour les Européens, en raison de la référence à la Schutzstaffel qui sévissait sous le régime Nazi. Certains auraient préféré choisir une autre extension mais la demande a été maintenue par les sud-soudanais.
Le 27 janvier 2019, la demande a été acceptée et le Soudan du Sud est désormais propriétaire du ccTLD .SS. Concernant les règles d’enregistrement, l’ICANN ne peut rien imposer : tout repose sur le registre, à moins que ce dernier adopte une ligne dure volontairement, pour éviter tout débordement et appropriation par les néo-nazis.