Le 16 avril 2015, Google a appliqué une mise à jour visant à améliorer la lisibilité des résultats de recherche. Elle modifie la page d’affichage des résultats de recherche Mobile (SERP) en faisant disparaitre le nom de domaine.
Il s’agit d’une décision surprenante, car jusque ici, le nom de domaine constituait pour l’internaute un élément clé pour la détermination de la pertinence du résultat.
[av_one_third first av_uid=’av-1ij99wg’]
[/av_one_third]
[av_one_third av_uid=’av-1btjaao’]

[av_one_third av_uid=’av-tevu00′]
Les utilisateurs d’appareils mobiles ne voient plus apparaitre l’URL complète de la page avec le nom de domaine mais un fil d’Ariane.
Il reprend la structure de navigation du site web et dont la racine correspond au « nom du site ».
Nom_du_site > fil > d’ariane > structurel[/av_one_third]
Ainsi, dès lors que le site web est configuré pour renseigner dans son code source le « nom du site », celui-ci va venir remplacer le nom de domaine et servir à assurer le caractère distinctif du résultat.
Les détails techniques de la méthode pour définir le « nom de site » sont accessibles à cette adresse : https://developers.google.com/structured-data/site-name
Pour être pris en compte par Google, ce nom du site doit répondre à plusieurs conditions :
- Etre raisonnablement (sic) similaire au nom de domaine
- Correspondre au nom de votre site réellement utilisé (par exemple “Google” et non pas “Google, Inc.”)
- Etre unique pour votre site, aucun autre site ne doit l’utiliser (sic).
- Etre vraiment le nom du site, pas une description
Ces conditions soulèvent des questions à plusieurs égards.
Premièrement la « similarité raisonnable » est un critère particulièrement flou. Sera-t-il permis à un typosquatteur de s’arroger le « nom de site » exact au motif que son nom de domaine est suffisamment similaire ?
En outre, l’unicité du site ne risque-t-elle pas d’épuiser rapidement les possibilités laissées aux webmasters ? A l’heure même où l’ICANN introduit 1400 nouvelles extensions pour pallier à l’épuisement des enregistrements en .COM, Google ne prend-il pas un risque ?
Enfin, on peut s’interroger sur la pertinence de demander aux webmasters de définir un nom de site unique sur l’ensemble du web : Comment Google compte t’il gérer les conflits résultant de l’utilisation de marques non uniques ? Y-aura-t-il des mécanismes de protection pour les titulaires de droits de propriété intellectuelle ?
A l’évidence, par cette décision unilatérale, le monstre américain a décidé de faire fi du caractère distinctif des noms de domaine en créant ses propres règles de distinctivité des pages web.
Pourtant, à l’opposé de ce système, les noms de domaines disposent de règles d’attribution claires et définies par les politiques de nommage des registres. Les titulaires de propriété intellectuelle peuvent actionner des mécanismes de défense de leurs droits (procédures extrajudiciaires, périodes d’enregistrement prioritaires, etc.)
On peut regretter cette décision de Google – décidément bien à l’aise avec les reproches d’abus de position dominante – mais elle s’inscrit dans le droit fil des évolutions opérées par le moteur de recherche.
En effet, il est possible d’imaginer qu’après avoir confondu les barres d’adresses et barres de recherche dans son navigateur Chrome, la société californienne avance ses pions pour faire, à terme, disparaitre totalement le nom de domaine.
Dans une telle perspective, l’internaute n’aura d’autre choix que de passer par ses services pour retrouver un site web.
En tout état de cause, il faut noter que cette évolution ne retire pas aux noms de domaine leur intérêt, bien au contraire. N’oublions pas que l’extension est un critère de détermination du SEO et, avec les newgTLD, leur importance ne peut que croitre…